Lors d’une visite de parlementaires européens à Tunis, une rencontre a été organisée avec l’association L’Art Rue, en collaboration avec le Programme EUNIC de renforcement des secteurs culturels en Tunisie et en présence du Ministère des Affaires Culturelles tunisien (MAC). Elle a été l’occasion de discuter des sujets tournant autour de la société civile et de la culture ainsi que de soulever les problèmes relatifs.
Cette rencontre a ainsi permis de souligner l’importance du Programme de Renforcement de la Culture EUNIC, qui est le seul programme à soutenir financièrement les opérateurs culturels tunisiens en relation avec la société civile.
Durant la première partie de cette rencontre, les participants ont eu l’occasion de discuter sur la grande nécessité de donner une place plus claire et plus importante à la culture et au soutien des actions culturelles de terrain dans les relations UE-Tunisie. En effet, selon les intervenants tunisiens, la culture est un élément essentiel pour la consolidation de la démocratie dans leur pays. Or, elle est, d’après eux, insuffisamment mentionnée dans la résolution du Parlement européen du 14 septembre 2016 sur les relations de l’Union européenne avec la Tunisie. Ainsi, ils proposent une révision de cette résolution en y ajoutant un article portant sur les besoins de la Tunisie en matière culturelle. Néanmoins, les parlementaires ont rejeté cette proposition en soulignant qu’il était impossible de faire des amendements à ce stade et que l’implication même du Parlement européen avec la Tunisie était une preuve encourageante de consolidation démocratique. Ils ont ajouté que des initiatives futures seront prises en vue de soutenir la culture, que des programmes tels que Europe Créative, Horizon 2020 et soutiens financiers dans ce domaine existent déjà et que la Tunisie pouvait y participer si elle le souhaitait.
Plusieurs points ont ensuite été discutés : la place et le rôle de la Tunisie en Méditerranée, son importance dans la lutte contre la radicalisation islamiste et le fait que la Tunisie deviendrait un partenaire prioritaire pour l’Union Européenne. La société civile et son importance ont aussi été abordées, notamment dans son rôle de vecteur d’information et de facilitation d’adoption et de mise en oeuvre des réformes.
Dans une deuxième partie qui s’est organisée de manière spontanée, une table ronde sur la société civile tunisienne a été mise en place. Ainsi, les acteurs de la société civile tunisienne et les représentants du MAC ont pu évoquer une réforme possible du cadre législatif tunisien afin de favoriser les actions des différents acteurs culturels et d’empêcher toute entrave quant à l’obtention ou la gestion de subventions. A également été souligné l’impact du manque de ressources humaines et financières sur les associations culturelles qui ne peuvent avoir recours quasiment qu’à des bénévoles et des volontaires ce qui ne permet pas de structurer durablement les organisations, l’économie de la culture ou de renforcer les capacités des jeunes opérateurs culturels. Enfin, ils ont parlé de l’importance d’une nouvelle stratégie de collaboration entre la société civile et le MAC pour mieux définir les priorités du secteur et mieux les communiquer aux pouvoirs publics ; le manque de suivi du MAC sur les initiatives ou communications ; ainsi que la nécessité d’avoir une politique culturelle claire en Tunisie.
Ce débat a eu des résultats très positifs et a initié une série de discussions autour de l’état d’avancement de la culture en Tunisie, en présence de plusieurs acteurs. Ces derniers ont d’ailleurs émis le souhait de poursuivre cette discussion en organisant une rencontre entre les parlementaires tunisiens et les acteurs de la société civile et du secteur culturel.
