La structuration du “Sentier d’Abraham”

Chargé-e Territoires Associés - Etat de Palestine
État du projet : En cours : Activités en cours
Date de début : janvier 2012 - Date de fin : janvier 2019

La coopération franco-palestinienne au service de la structuration du tourisme rural en Palestine

© Tétraktys

Le Sentier d’Abraham est un projet de coopération franco-palestinienne mené autour de la structuration d’un itinéraire culturel de grande randonnée en Palestine, qui vise à œuvrer au développement économique des territoires ruraux palestiniens, au renforcement de la société civile et de la cohésion sociale et à la transformation des regards portés sur la Palestine. 

Contexte

Dans le cadre d’un programme de coopération décentralisée autour de la structuration du tourisme rural en Palestine mené entre plusieurs collectivités françaises et palestiniennes, le consortium d’associations Afrat (Autrans) et Tétraktys (Grenoble) a accompagné l’association palestinienne Masar Ibrahim Al-Khalil (MIAK) pour l’élaboration et la mise en oeuvre du projet “le Sentier d’Abraham”, sentier culturel de randonnée reliant Jéricho, Bethléem et Hébron.

En 2012, L’université de Bethléem décide de former des guides palestiniens à la randonnée et se rallie au projet du “Sentier d’Abraham”, pour la conceptualisation duquel l’organisation internationale “Abraham PATH initiative” travaille depuis 2005. Ce projet est né à Harvard dans le cadre d’une recherche sur les modules de paix et de réconciliation menée par William Ury, anthropologue américain spécialiste de la conciliation dans les conflits internationaux. Ce projet a donc été initialement pensé comme un moyen de réunifier les peuples au Moyen-Orient à travers la figure d’Abraham, père fondateur des trois religions du Livre, symbole d’hospitalité et de tolérance. Depuis les textes sacrés, un itinéraire culturel retraçant le périple d’Abraham a été imaginé, passant par la Jordanie, la Palestine, la Turquie et Israël. La situation actuelle de l’Irak et de la Syrie ne permet pas d’inclure ces territoires dans ce projet pour le moment. En 2006, le “Sentier d’Abraham” se concrétise grâce au don d’un million de dollars d’un mécène américain et le pilotage du programme est confié à l’association Masar Ibrahim al-Khalil (MIAK). 

En 2010, le français Frédéric Masson devient coordinateur du programme en Palestine et le Département de l'Isère missionne l’Afrat, Association pour la Formation des Ruraux aux Activités de Tourisme située en Isère, pour former les guides locaux au tourisme rural. L’association Tétraktys est quant à elle missionnée pour un diagnostic sur l’implication des femmes dans le tissu économique du Gouvernorat de Bethléem. L’Afrat et Tétraktys forment alors un consortium associatif pour accompagner l’association MIAK dans la structuration du Sentier d’Abraham, et font pour cela appel à l’Agence Française de Développement (AFD), qui accepte de financer le projet à hauteur de 50%, soit 600 000€, sur une période de trois ans (2013-2016), à condition qu’il s’inscrive dans une démarche de développement global du territoire. Pour répondre à cette ambition, les deux associations iséroises ont fédéré les collectivités palestiniennes et françaises engagées dans des projets de coopération décentralisée franco-palestinienne, dont Grenoble et Bethléem, villes jumelées.

Le lancement du programme a été organisé en novembre 2013 au camp bédouin de Rashayda avec toutes les collectivités locales engagées dans le projet : le Conseil Général de l’Isère en coopération avec le Gouvernorat de Bethléem, le conseil régional de Rhône-Alpes avec le gouvernorat de Jéricho, le conseil régional de Provence Alpes Côtes d’Azur avec le gouvernorat d’Hébron, Grand Lyon avec la ville de Jéricho, la ville de Grenoble avec la ville de Bethléem, les villes de Besançon et Neuchâtel avec le camp de réfugiés d’Aqabat Jaber, les villes de Gières et Romans-sur-Isère avec la Ville de Beit Sahour. Lors des Assises franco-palestiniennes de la coopération décentralisée organisées à Dunkerque en novembre 2013, les collectivités locales françaises et palestiniennes impliquées dans le programme “Sentier d’Abraham” et l’AFD ont signé un protocole d’accord pour la mise en œuvre du programme jusqu’en 2016. En juillet 2016, le succès de la première phase de mise en oeuvre du projet a été félicité par l’AFD, qui a accepté de financer la seconde phase d’octobre 2016 à septembre 2019. 

Objectifs

Objectifs du projet “le Sentier d’Abraham” :

  • Développer et promouvoir le tourisme communautaire rural en Palestine ;
  • Favoriser le développement économique local de territoires ruraux et notamment des territoires de la zone C, sous contrôle total d’Israël ;
  • Renforcer la société civile et les capacités professionnelles des acteurs locaux ;
  • Favoriser la cohésion sociale ;
  • Transformer les préjugés et les regards portés sur la Palestine ;
  • Renforcer la coopération décentralisée entre les partenaires français et palestiniens.

Objectifs de la seconde phase de mise en oeuvre du projet (2016-2019) :

  • Achever l’autonomisation de l’association MIAK pour la gestion du Sentier d’Abraham ;
  • Créer des pôles de formateurs palestiniens : animateurs du territoire, guides de randonnée, hébergeurs, accueil et hygiène, itinéraires ;
  • Élargir le projet à Jérusalem ;
  • Imaginer des innovations en termes de méthodes et de diversification : itinérances à cheval, vélo, etc. ; randonnées thématiques autour de la gastronomie, etc. ;
  • Valoriser le patrimoine grâce aux nouvelles technologies et au numérique, notamment pour toucher les plus jeunes et leur permettre de se réapproprier leur histoire grâce à des reconstitutions numériques des ruines ;
  • Favoriser l’appropriation du patrimoine par les populations locales pour permettre la structuration d’une identité commune palestinienne autour d’un patrimoine commun ;
  • Obtenir le classement de l’itinéraire au niveau national.

Actions menées

  • Organisation de missions exploratoires en 2012 financées par le Conseil Général de l’Isère et son partenaire palestinien, le Gouvernorat de Bethléem, pour identifier les ressources et les besoins du territoires ;
  • Réalisation d’un diagnostic du sentier existant en 2013 par les associations Afrat et Tétraktys pour en analyser les potentialités, notamment en termes de guidage et d’hébergements ;
  • Réalisation d’une étude sur les sites historiques présents sur le chemin et les cultures, savoir-faire et traditions des communautés locales par un expert anthropologue en 2014 ;
  • Réalisation d’un tracé permettant la mise en valeur du patrimoine naturel, culturel et historique du territoire local ;
  • Balisage de l’itinéraire, réalisation de cartes, topoguides et panneaux d’informations aux étapes ;
  • Création et amélioration des hébergements et des conditions d’accueil ;
  • Formation de guides locaux à l’accompagnement de randonnée par l’association Afrat : un séjour de travail en France a été organisé pour les membres de l’association MIAK afin de rencontrer des acteurs du développement touristique rural en Rhône-Alpes ;
  • Formations et ateliers autour du tourisme organisés localement, notamment pour le renforcement des capacités des hébergeurs et la formation en langues étrangères des acteurs locaux ;
  • Appui aux associations féminines pour la valorisation du savoire-faire local ;
  • Promotion et création d’outils de communication.

Outils développés

  • Développement d’une plateforme pour le cofinancement et le pilotage du programme, animée par le Conseil Général de l’Isère et le Gouvernorat de Bethléem, qui fédère seize collectivités locales : le conseil régional de Rhône-Alpes avec le gouvernorat de Jéricho, le conseil régional de Provence Alpes Côtes d’Azur avec le gouvernorat d’Hébron, Grand Lyon avec la ville de Jéricho, la ville de Grenoble avec la ville de Bethléem, les villes de Besançon et Neuchâtel avec le camp de réfugiés d’Aqabat Jaber, les villes de Gières et Romans-sur-Isère avec la Ville de Beit Sahour ;
  • Développement d’un programme et d’un itinéraire pilotes dont l’évaluation et la capitalisation permettront de les répliquer sur d’autres territoires.

Méthodologie

  • Coopération décentralisée et concertation : travailler en concertation et en étroite collaboration avec les communautés locale en tant qu’acteurs principaux de l’élaboration et de la mise en oeuvre du projet, en coopération avec les collectivités locales et françaises impliquées ;
  • Appui technique et formation : proposer une expertise technique et des formations pour accompagner l’association MIAK dans la structuration d’un itinéraire de randonnée de qualité, qui puisse à terme être géré par les communautés locales de manière autonome ;
  • Structuration locale durable : investir sur le territoire pour structurer durablement le sentier, notamment en améliorant le réseau d’hébergements et en soutenant les organisations artisanales et agricoles, afin de développer la production et l’économie locales ;
  • Sensibilisation : accompagner les populations locales dans l’acceptation de ce projet vecteur de changement en les impliquant et les rendant acteurs du développement local ;
  • Accompagnement : à terme, ne plus intervenir directement sur le territoire mais maintenir un suivi distant des activités afin d’éviter de possibles dérives.

Résultats obtenus

  • Retombées économiques : le développement économique des communautés palestiniennes rurales est permis grâce à la création d’activités autour du tourisme génératrices de retombées économiques directes et indirectes. Retombées économiques directes (hébergement, transport, guidage, restauration) évaluées à 250 000 $ sur 2015 et 2016 ; retombées économiques indirectes (effet multiplicateur de l’activité touristique) évaluées à 600 000 € entre 2013 et 2016, soit l’équivalent de la dotation de l’AFD ;
  • Structuration et cohésion sociale du territoire : la structuration d’un véritable réseau et d’une forte cohésion entre les communautés locales le long du sentier permet de faire contrepoids au morcellement engendré par la colonisation et l’occupation israélienne ;
  • Sensibilisation : la valorisation de l’histoire et des paysages de Palestine par ce projet permet de changer les regards et les jugements portés sur la Palestine, notamment en termes de sécurité sur le territoire ;
  • Coopération décentralisée : les échanges entre les partenaires associatifs français et les associations et populations locales permettent le renforcement de la coopération décentralisée entre les collectivités françaises et palestiniennes engagées dans le programme.

Succès

  • “Le Sentier d’Abraham a été classé dans le top 10 des “best new walking trails” par le magazine américain National Geographic Traveller en 2014.

Cibles (public bénéficiaire)

Professionnels, Jeunes, Minorités, Femmes, Tout public, Agents/élus
Porteurs de projet

  • Masar Ibrahim al-Khalil

Commanditaires

  • Université de Bethléem
  • Abraham PATH initiative

Financeurs

  • Agence Française de Développement
  • Région Auvergne-Rhône-Alpes
  • Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
  • Département de l’Isère
  • Grand Lyon
  • Ville de Grenoble
  • Ville de Gières
  • Ville de Neuchâtel
  • Ville de Besançon
  • Ville de Romans

Partenaires

  • Association AFRAT
  • Association Tétraktys
  • Ministère du tourisme et des antiquités de Palestine
  • Gouvernorat de Bethléem
  • Gouvernorat de Hébron
  • Gouvernorat de Jéricho
  • Université de Bethléem
  • ONG Palestine Wildlife Society
  • Association Rozana
  • Centre Siraj pour les Études en Terre Sainte

Terminologie

Localisation

  • AsieAsie occidentaleEtat de Palestine

Thématiques

  • Animation et développement des territoires
  • Culture, coopération internationale et développement

Contact

Association Tétraktys
Raphaël Trouiller, directeur
04 38 70 02 14
administratif@tetraktys-ong.org
www.tetraktys-association.org
Maison Gavin - 3 passage du Palais de Justice
38 000 Grenoble
Auvergne-Rhône-Alpes France
 

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