Du 3 février au 1er août 2021, l’Institut des Cultures d’Islam présente, en partenariat avec Think Tanger et Doual’art, l’exposition "Zone Franche"

cooperations - Cameroun, Maroc, France
Date de début : 03/02/2021 - 00:00 Date de fin : 01/08/2021 - 23:45

 

 

 

 

 

 

 

 

Organisée dans le cadre de la Saison Africa2020 avec le soutien de l’AFD et de Veolia, « Zone Franche » est le fruit d’une rencontre entre trois structures culturelles situées au Cameroun, au Maroc et en France, animées par un même désir d’interagir avec les écosystèmes urbains qui les ont vu naître. À partir des contributions d’une centaine d’acteurs de proximité, artistes, commerçants et associations dans les trois pays,, Doual’art, Think Tanger et l’Institut des cultures d’islam (ICI) ont créé une exposition prenant la forme d’un espace poétique et symbolique. À rebours de l’espace rétréci qu’elle désigne habituellement, cette zone franche explore le mouvement des voyageurs, des marchandises et des imaginaires au-delà des limites physiques ou invisibles. Avec « Zone Franche », l’ICI est Quartier Général d’Africa2020. À cette occasion, il accueille une exposition et toute une programmation pluridisciplinaire pendant six mois, à l’image d’un petit centre culturel panafricain temporaire. Au programme : une cinquantaine de concerts, spectacles vivants, films, contes, conférences, activités pour le jeune public, ateliers de pratique artistique et visites thématiques de la Goutte d’Or mettent à l’honneur les artistes du continent africain et leur regard sur le monde.

"Zone franche" : une collaboration inédite qui met à l’honneur les artistes africains
Pour Marilyn Douala Manga Bell, directrice de Doual’Art, premier centre d’art créé en Afrique en 1991, l’exposition « Zone franche » donne une vraie parole aux artistes africains. « L’objectif est de faire en sorte que les publics qui ne sont pas avertis, puissent de plus en plus s’imprégner de la création et du discours portés par la création contemporaine africaine. » Concernant le travail artistique et de médiation envers les publics, les trois structures partenaires travaillent différemment. L’Institut des Cultures d’Islam, basé à Paris, travaille avec des mouvements associatifs et des écoles, et met en place des stratégies de médiation pédagogique. Think Tanger mène davantage un travail de réflexion intellectuelle sur les mutations urbaines et sur la participation citoyenne. Ils transmettent des éléments de connaissance de façon théorique, mais accueillent aussi, pour ce faire, des artistes en résidence. Doual’Art travaille en étant réellement ancré dans l’espace social urbain : c’est l’œuvre artistique et le travail du processus artistique qui créent la médiation. Beaucoup des productions artistiques sont effectuées en dialogue sur le terrain, là où les gens habitent. Les restitutions sont généralement poétiques, artistiques et esthétiques.

L’exposition « Zone franche » porte sur les questions des flux, des classements, des migrations, des marchandises,… Le titre de l’exposition est née lors d’un déplacement commun des trois partenaires à Tanger, en traversant une zone franche. « Lorsqu’on arrive à Tanger, on découvre la vie interne de cette ville. Nous sommes confrontés au mur, à la clôture de la zone franche qui détermine la frontière à ne pas dépasser à l’intérieur du pays. Que ce soit pour les Marocains ou les étrangers que nous sommes. C’est un espace réservé, enclos. Alors, on s’est dit : « Nous sommes en train de travailler sur les questions de flux, cette frontière de la zone franche est un véritable sujet. » Les frontières sont véritablement l’un des points nodaux de ce que définit le monde d’aujourd’hui et c’est sur cela que les partenaires ont souhaité attirer l’attention des artistes, pour qu’ils expriment ce qu’ils en pensent. Le quartier de la Goutte d’Or à Paris, où réside l’ICI et où se déroule l'exposition, pourrait d'ailleurs être considéré comme une zone franche, en raison de son cosmopolitisme : ses flux de marchandises, de nationalités, de couleurs, etc.

Pour pouvoir entrer dans la Zone franche de l’exposition, il faut d’abord changer ses euros contre des afros, une monnaie africaine imaginée par un artiste ayant créé aussi un passeport mondial : le « Global Pass ». Mansour Ciss prône aussi la « déberlinisation » du monde. Né à Dakar mais habitant Berlin, Mansour Ciss a d'abord créé l’afro en 2000 avec un groupe d’artistes à Berlin, avec l’idée de combattre les résultats de la Conférence de Berlin [de 1884, où les Etats européens décident de se partager l’Afrique] et de s’attaquer au pouvoir de la monnaie. Cette volonté de rupture avec le processus de fragmentation - appelé aussi balkanisation de l’Afrique - est le point de départ de ce projet d’intégration continentale avec une seule et unique monnaie qui faciliterait les flux de personnes, de biens, de services et d’espaces culturels. Ce projet a évolué pour entrer dans cette histoire d’abolition de frontières avec le Global Pass, qui permet de voyager partout dans le monde, sans contrainte. Les initiatives créatives présentées dans l'exposition sont nombreuses : les artistes Malala Andrialavidrazana et Fatiha Zemmouri dénoncent les manipulations des visions du monde par l’outil cartographique, Jean-David Nkot remet en question la notion de modernité. Salim Bayri met à disposition un jeu vidéo pour vivre le parcours d’un migrant tandis que Sabrina Belouaar explore l’histoire des femmes vendant des bijoux dans les rues d’Alger.

En attendant la réouverture des espaces de l’Institut des Cultures d’Islam à Paris, l’exposition est à découvrir sous forme numérique, du 3 février au 1er août 2021 sur https://www.institut-cultures-islam.org/

Terminologie

Type d'événement

  • Exposition

Localisation

  • AfricaAfrique centraleCameroun
  • AfricaNorthern AfricaMaroc
  • EuropeWestern EuropeFrance

Thématiques

  • Culture and land use
  • Culture economy and financing
  • Arts, culture and land
  • Citoyenneté, jeunesse, diversité et dialogue interculturel

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